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Ephram Beloeil, jeunesse et combats

Dernière mise à jour : 20 août



| Qui es-tu ?


EB | Je suis Ephram Beloeil, président de la Voix Lycéenne (VL), j'ai 18 ans et je rentre en prépa littéraire cette année.


| Comment es-tu devenu président de la Voix Lycéenne ?


EB | C'est beaucoup de compromis à faire avec nos adhérents pour savoir ce qu'ils veulent, ce qu'ils veulent faire du syndicalisme lycéen, ce que je propose comme vision, ce qu'on peut écrire comme Contribution Générale ou Texte d'Orientation qui constitue notre programme en 50 pages. C'est comme ça qu'on peut orienter notre ligne politique. J'ai été élu en juillet au dernier Conseil National, avec mon bureau national.


| Cette rentrée et le syndicat ?


EB | Pour l'instant on prend nos marques, c'est beaucoup de travail. Les vacances, on n'en a pas réellement eu, on préparait tout le temps la rentrée. On s'est fait prendre de court par des sujets totalement impensables. Qui aurait pu penser qu'on allait nous prendre sur de sujets comme l'abaya alors qu'il manquait 3000 profs à la rentrée. C'était des trucs ahurissants et vides de sens. On montrait l'urgence d'une chose et on nous montrait complètement autre chose. Soyons clairs, qu'on soit pour on contre l'abaya, c'est un détournement des réels sujets de l'éducation. On s'est quand même engagés et on a déposé un recours au conseil d'état.


| Terrain ou institutions ?


EB | Je suis plus terrain. J'adore me réveiller à 4 heures du matin et mettre les poubelles devant le lycée, pendant le mouvement retraites, on faisait ça chaque semaine. C'était prenant et t'avais l'impression de pouvoir à ton échelle réellement changer les choses, puisqu'en bloquant ton lycée c'est une des seules manières de te faire entendre. Parce que quand tu vas devant le ministère ou devant les médias et que t'as 16, 17 ans, forcément tu ne te feras pas écouter. Bloquer ton lycée c'est une manière de scander des slogans, d'afficher tes pancartes, tes revendications et de te faire entendre, puisque le ministère ne voudra jamais écouter la parole des premiers concernés, nous les lycéens.


Mais quand on fait du syndicalisme, on est au service des premiers concernés, des lycéens. Lorsqu'on a des lycéens, 100 000 qui sont laissés de côté à cause de Parcoursup, qui n'ont pas d'affectation après la première phase, 1 lycéen sur 3 qui se retrouve mal orienté, quand il n'y a pas d'accompagnement personnel, aucun cours d'orientation, c'est à nous de prendre le relai. Malheureusement on aimerait bien ne pas le faire, parce que c'est à l'Éducation Nationale de le faire, mais on le fait quand même : on a un pôle de défense individuelle qui fonctionne.


D'ailleurs notre devise, celle de la VL, c'est un peu l'application de ce qu'on promet là : un pied dans la rue, un pied dans les instances. En arrivant à concilier les deux, on peut réellement changer les choses. Comme on a pu le voir avec les différents 49.3, avec la démocratie lycéenne bafouée avec le scandale d'Avenir Lycéen, association créée et financée par le Ministère qui était juste pour écraser les syndicats lycéens. Lorsqu'il n'y a plus d'instances et qu'elles ne fonctionnement plus, forcément on passe plus de temps dans la rue.


| Vos prochains combats ?


EB | On a Parcoursup, comme je vous l'ai dit c'est 100 000 lycéens chaque année qui sont laissés de côté, on a la réforme du bac, on a encore un nouveau scandale parce qu'on avait réclamé le report des épreuves en juin pour plus de temps, plus de préparation aux épreuves et ils ont rajouté 3 fois plus de programme. En fait cette réforme du bac général n'a servi à rien. On a une réforme du bac professionel qui transforme les élèves en chair à pâté, qui va pouvoir les transformer en futurs travailleurs dociles et payés moins que 3 euros de l'heure. Nous on est là pour essayer de clarifier les choses et dire : votre programme est anti-jeunes, vous avez une vision de la société qui, via le SNU, veut codifier la jeunesse, s'en emparer et en faire une jeunesse docile.


Notre projet c'est l'émancipation intellectuelle des jeunes, par eux-même, par leur propre engagement et par ce qu'ils ont à proposer. Et c'est un engagement qui n'est pas forcé parce que l'engagement, c'est quelque chose qui vient de nous même, c'est pas quelque chose qu'on va vous imposer, comme le Service National Universel.


| Votre campagne de rentrée sur la santé mentale, pourquoi ?


EB | Là actuellement, on se focalise sur la santé mentale. La santé mentale des lycéens aujourd'hui est déstastreuse. On avait fait une étude expérimentale sur certains lycées ciblés pour voir ce que ça aurait pu donner si on le faisait à l'échelle nationale. Et on se retrouvait avec des chiffres ahurissants, 70% des lycéens qui travaillaient après 23 heures, ce qui impacte quand même la santé. On a un rythme scolaire hyper grand aujourd'hui, quand on regarde les pays scandinaves où l'éducation fonctionne, ils font du 8h - 12h pour une bonne raison. Nous on fait du 8h -18h, on a 30 minutes à 1 heure de transport, vous rentrez chez vous à 20 heures vous mangez, vous devez voir un peu votre famille, sinon vous tombez en dépression. Vous vous retrouvez à 21 heures à commencer votre travail, et avec le contrôle continu vous êtes obligés de réviser chaque jour, chaque petit contrôle sur chaque coefficient.


Donc la santé mentale aujourd'hui, on l'a remarqué, c'est un pré-constat : elle est désastreuse. Maintenant on a besoin de chiffrer ce désastre, c'est pour ça qu'on a lancé une grande consultation dans tous les lycées de France, vous pouvez retrouver le lien dans la bio du compte Instagram de la VL. C'est important que tous les lycéens et lycéennes puissent répondre à ce questionnaire pour chiffrer, alerter, qu'on puisse faire un rapport précis et le mettre devant les yeux du Ministère en disant : regardez, votre plan ne fonctionne pas. Un groupe d'amis, parlez-en, débattez, c'est hyper important, on a besoin de plus en plus de monde, et on le voit, y'a une nécessité à s'engager qui se passe autour de nous. Il y a de plus en plus de lycéennes et de lycéens qui se disent : c'est bon, on ne peut plus se laisser faire, on va s'engager dans un syndicat lycéen et c'est le bon choix. Et comme on le voit, les victoires qu'on a eu sont significatives.


| Quelles perspectives sur le long terme ?


EB | Aujourd'hui le gouvernement a de plus en plus peur de nous, donc mobilisons-nous le 13 octobre, mobilisons-nous le 25 pour la marche contre les VSS, mobilisons-nous pour toutes les raisons qui nous semblent bonnes et qui déstabilisent le gouvernement, un gouvernement qui n'est plus démocratique et qui devient de plus en plus faible.

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